• La tragédie et la comédie au XVIIème s.

     

     

     

     

     

     SÉQUENCE 1 / LES JEUX DE DÉGUISEMENT DANS LA COMÉDIE CLASSIQUE

     

     Les extraits étudiés dans la séquence 1 sont tirés de ces ouvrages.

     

      La tragédie et la comédie au XVIIème s.                                                  La tragédie et la comédie au XVIIème s.                        La tragédie et la comédie au XVIIème s.

     

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    La Comédie (1891).

     

    Le classicisme au XVIIème siècle : Comédie et Tragédie

    Le classicisme au XVIIème siècle : Comédie et Tragédie

    La comédie

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    La Commedia dell'arte 

      Définition

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    Le classicisme au XVIIème siècle : Comédie et Tragédie

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    SÉQUENCE 2 / PHÈDRE, RACINE,1677

    La tragédie et la comédie au XVIIème s.

     

    Les mots clés

    de la séquence

    en LSF

     

    Pour comprendre Phèdre ...

     

    Séquence 4 : Etude intégrale de Phèdre de Racine

     

    La généalogie de Phèdre

    Phèdre, Racine V,7 Mise en scène de Patrice Chéreau

    ACTE I

    ACTE II, Scène 5

    ACTE V, Scène 7

     
     

     

    "Grand rôle", une émission en co-production Arte et l'INA très intéressante pour comprendre le rôle de Phèdre. Interview de l'actrice Dominique Blanc.

     

     

     

    Phèdre (1677) , Racine

    THERAMENE



    A peine nous sortions des portes de Trézène,
    Il était sur son char. Ses gardes affligés
    Imitaient son silence, autour de lui rangés ;
    Il suivait tout pensif le chemin de Mycènes ;
    Sa main sur ses chevaux laissait flotter les rênes ;
    Ses superbes coursiers, qu'on voyait autrefois
    Pleins d'une ardeur si noble obéir à sa voix,
    L'oeil morne maintenant et la tête baissée,
    Semblaient se conformer à sa triste pensée.
    Un effroyable cri, sorti du fond des flots,
    Des airs en ce moment a troublé le repos ;
    Et du sein de la terre, une voix formidable
    Répond en gémissant à ce cri redoutable.
    Jusqu'au fond de nos coeurs notre sang s'est glacé ;
    Des coursiers attentifs le crin s'est hérissé.
    Cependant, sur le dos de la plaine liquide,
    S'élève à gros bouillons une montagne humide ;
    L'onde approche, se brise, et vomit à nos yeux,
    Parmi des flots d'écume, un monstre furieux.
    Son front large est armé de cornes menaçantes ;
    Tout son corps est couvert d'écailles jaunissantes ;
    Indomptable taureau, dragon impétueux,
    Sa croupe se recourbe en replis tortueux.
    Ses longs mugissements font trembler le rivage.
    Le ciel avec horreur voit ce monstre sauvage,
    La terre s'en émeut, l'air en est infecté ;
    Le flot qui l'apporta recule épouvanté.
    Tout fuit ; et sans s'armer d'un courage inutile,
    Dans le temple voisin chacun cherche un asile.
    Hippolyte lui seul, digne fils d'un héros,
    Arrête ses coursiers, saisit ses javelots,
    Pousse au monstre, et d'un dard lancé d'une main sûre,
    Il lui fait dans le flanc une large blessure.
    De rage et de douleur le monstre bondissant
    Vient aux pieds des chevaux tomber en mugissant,
    Se roule, et leur présente une gueule enflammée
    Qui les couvre de feu, de sang et de fumée.


    La frayeur les emporte, et sourds à cette fois,
    Ils ne connaissent plus ni le frein ni la voix ;
    En efforts impuissants leur maître se consume ;
    Ils rougissent le mors d'une sanglante écume.
    On dit qu'on a vu même, en ce désordre affreux,
    Un dieu qui d'aiguillons pressait leur flanc poudreux.
    A travers des rochers la peur les précipite.
    L'essieu crie et se rompt : l'intrépide Hippolyte
    Voit voler en éclats tout son char fracassé ;
    Dans les rênes lui−même, il tombe embarrassé.
    Excusez ma douleur. Cette image cruelle
    Sera pour moi de pleurs une source éternelle.
    J'ai vu, Seigneur, j'ai vu votre malheureux fils
    Traîné par les chevaux que sa main a nourris.
    Il veut les rappeler, et sa voix les effraie ;
    Ils courent ; tout son corps n'est bientôt qu'une plaie.
    De nos cris douloureux la plaine retentit.
    Leur fougue impétueuse enfin se ralentit ;
    Ils s'arrêtent non loin de ces tombeaux antiques
    Où des rois ses aïeux sont les froides reliques,
    J'y cours en soupirant, et sa garde me suit.
    De son généreux sang la trace nous conduit,
    Les rochers en sont teints, les ronces dégouttantes
    Portent de ses cheveux les dépouilles sanglantes.
    J'arrive, je l'appelle, et me tendant la main,
    Il ouvre un oeil mourant qu'il referme soudain :
    "Le ciel, dit−il, m'arrache une innocente vie.
    Prends soin après ma mort de la triste Aricie.
    Cher ami, si mon père un jour désabusé
    Plaint le malheur d'un fils faussement accusé,
    Pour apaiser mon sang et mon ombre plaintive,
    Dis−lui qu'avec douceur il traite sa captive,
    Qu'il lui rende..." A ce mot, ce héros expiré
    N'a laissé dans mes bras qu'un corps défiguré,
    Triste objet, où des dieux triomphe la colère.
    Et que méconnaîtrait l'oeil même de son père.